Repère Biographique

Raymond Poulidor naît le 15 avril 1936 à Masbaraud-Mérignat, dans la Creuse. Ses parents, Martial (1899-1970) et Marie Marguerite Montlaron, y sont métayers, au domaine des Gouttes. Ils s’installent ensuite à Champnétery, dans la Haute-Vienne, où Raymond Poulidor passe son adolescence. Il est le cinquième enfant de la famille. Il a trois grands frères : René, André et Henri.

Il s’est marié à l’âge de vingt-cinq ans, le 16 avril 1961, à Champnétery (Haute-Vienne) avec Gisèle Bardet. Ils ont eu deux filles, Isabelle et Corinne qui a épousé Adrie van der Poel qui est lui-même ancien très bon cycliste et sacré champion du monde de cyclo-cross, à Montreuil, en 1996. Leur fils cadet Mathieu van der Poel a été sacré champion du monde de cyclo-cross 2011-2012 et 2012-2013 et Champion du monde sur route juniors (2013).

Raymond Poulidor et sa femme (née Gisèle Bardet) passent sous une voûte formée par des roues de vélos à leur sortie de l’église, à Limoges, France le 19 avril 1961.
Adri – David – Mathieu

Carrière cycliste

Jeunesse

Il va à l’école à Auriat et y obtient le certificat d’études primaires. Son instituteur lui offre un abonnement à Miroir Sprint, dans lequel il découvre les champions français Louison Bobet et Raphaël Géminiani. Il accompagne ses frères André et Henri lorsqu’ils disputent des courses cyclistes dans la région, le week-end, et roule avec des coureurs locaux, le soir, avec le vélo de sa mère. En 1952, André Marquet, un marchand de cycles de Sauviat-sur-Vige, offre à Raymond, qui a alors 16 ans, un vélo demi-course de marque Alcyon. Il commence alors à s’entraîner quotidiennement, en le cachant à sa mère qui juge ce sport dangereux. Il prend sa première licence auprès de « La pédale marchoise », dont le siège se trouvait à Montboucher. Il est sixième de sa première course, remportée par son frère Henri, à Saint-Moreil, et obtient une première victoire au Grand Prix de Quasimodo à Saint-Léonard-de-Noblat en mars 1954.

En août 1956, il est invité à participer au Bol d’or des Monédières, à Chaumeil, en tant que meilleur coureur régional, aux côtés de coureurs professionnels comme Géminiani et Bobet. Il effectue une partie de la course en tête avec Bobet et termine à la sixième place. Quelques jours plus tard, il commence à envisager sérieusement une carrière de cycliste professionnel lorsqu’il reçoit 120 000 francs pour sa deuxième place lors d’une course à Peyrat-le-Château.

Âgé de 20 ans, il est cependant temps pour lui d’effectuer son service militaire. Il est d’abord en Allemagne, à Coblence, puis en Algérie, dans la région de Bône. Il revient chez lui en décembre 1958. À cause du manque d’entraînement, il pèse 15 kg de plus qu’à son départ. Il s’entraîne durant l’hiver 58/59 et au printemps gagne, avec huit minutes d’avance sur le professionnel Roger Buchonnet, la première course à laquelle il prend part. En août, il est deuxième du Grand Prix de Peyrat-le-Château derrière Jean Dotto. Il impressionne un autre participant professionnel, Bernard Gauthier. Celui-ci, membre de l’équipe Mercier, encourage Poulidor à devenir professionnel et parle de lui à son directeur sportif, Antonin Magne. Après l’avoir rencontré au critérium d’Arcachon, Antonin Magne l’engage pour un salaire de 25 000 francs au sein de l’Équipe cycliste Mercier.

Carrière professionnelle

Raymond entre dans la légende en tant que « l’éternel second » du Tour de France et de Jacques Anquetil dans les années 1960 puis d’Eddy Merckx dans les années 1970. C’est une légende née d’exploits inachevés et d’infortunes rencontrées dans le Tour de France, mais une légende erronée au regard de nombreux succès majeurs. Au xxe siècle, il est l’une des personnalités les plus populaires en France. Au début du xxie siècle, « Poupou » déclenche encore des applaudissements nourris lors de ses passages au sein de la caravane du Tour de France.

Cycliste professionnel entre 1960 et 1977, il a ainsi pu courir avec Louison Bobet, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault. Il est en contrat avec « Cycles Mercier » durant toute sa carrière, sous différentes dénominations : « Mercier-BP » (1960-1967), « Fagor-Mercier » (1970-1971), « Gan-Mercier » (1972-1976) et « Miko-Mercier » (1977).

La rivalité entre Anquetil et Poulidor est l’une des grandes oppositions du sport français, avec en point d’orgue un combat coude à coude sur les pentes du Puy de Dôme dans le Tour 1964. Ce rapport de force entre les deux hommes est évoqué dans un sujet de l’émission Les Coulisses de l’exploit consacré à la carrière de Raymond Poulidor en 1969. La rivalité avec Merckx intervient dans la seconde partie de la carrière de Poulidor, trentenaire puis quadragénaire, ou « quadragêneur » selon Antoine Blondin. « Poupou » emporte le Paris-Nice 1972 mais s’incline dans le Tour 1974 malgré une victoire au Pla d’Adet.

Vainqueur de 189 courses dont Milan-San-Remo, le Tour d’Espagne, le Grand Prix des Nations, il est lauréat du Super Prestige Pernod en 1964. Raymond Poulidor n’a jamais remporté le Tour de France en 14 participations, ni même porté le maillot jaune ne serait-ce qu’une journée. Il échoue à 14 secondes du maillot jaune au sommet du puy de Dôme en 1964, ou encore, lors du prologue de 1973 à Scheveningen, à 80 centièmes de seconde de Joop Zoetemelk.

Ses inconditionnels affirment qu’il aurait dû gagner au moins trois Tours de France, sans la malchance et sa maladresse en 1964 pour l’oubli d’un tour de parcours à Monaco qui donne la victoire et la minute de bonification à Anquetil alors qu’il perd le tour pour 55 secondes ; une chute et une crevaison dans l’étape Andorre-Toulouse ; un mauvais choix de braquet dans le Puy-de-Dôme avec lequel il prend tout de même 42 secondes à Anquetil ; le secours « étonnant » d’Anglade à Gimondi dans le Ventoux en 1965 ; et la moto qui le renversa en 1968, le contraignant à abandonner à Aurillac alors que la victoire lui était promise. Il détient cependant le record du nombre de podiums sur la grande boucle (8) et remporta plusieurs victoires d’étapes dans la plus grande adversité.

Puncheur de très haute lignée, très bon rouleur, il a gagné sur tous les terrains. Selon Antonin Magne, son premier directeur sportif, il ne pouvait y avoir de gloire sans vertu.

Son second directeur sportif fut Louis Caput. Raymond Poulidor n’aura qu’un seul agent-manager en la personne de Roger Piel.

Après-carrière

Il se retire du peloton en décembre 1977, après 18 saisons au plus haut niveau.

Il travaille un temps pour Manufrance puis France Loire, qui fabrique alors des vélos sous les marques Mercier et Poulidor.

En janvier 2003, il est promu au grade d’Officier de la Légion d’honneur.

En 2004, ses mémoires Poulidor par Poulidor ont été publiés avec la complicité de Jean-Paul Brouchon et la préface d’Eddy Merckx.

Raymond Poulidor est directeur sportif du Tour cycliste du Limousin.

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